Le Bateau ivre d’Arthur Rimbaud est considéré comme l’un des textes les plus significatifs de la littérature française, un texte montrant « la grandeur et la beauté » de sa langue. C’est aussi, et dans une plus grande mesure, un texte « rebelle » qui défie les règles du bon usage et les normes du bon goût de l’époque à cause de la rupture avec la métaphore romantique, de l’utilisation du lexique des registres opposés, de l’entrechoquement des champs sémantiques semblant incompatibles, etc.
Vu de cette perspective, la traduction en bélarusse d’un texte modèle mais en même temps insolent, écrit, en plus, dans une langue de prestige international comme le français ne peut pas être réduite à un exercice linguistique et littéraire, mais contribue aussi à l’affirmation de la langue d’arrivée.
En nous inspirant des analyses structuralistes et centrées sur le langage, nous proposons une étude linguistique, concernant en particulier, le lexique, la syntaxe et les irrégularités de la combinatoire du texte rimbaldien mais aussi un de ses équivalents bélarusses, en ajoutant ainsi une dimension traductologique et comparativiste à notre démarche.