Des chercheurs admettent que les particules d’extension conservent une partie du sens des éléments qui les composent mais se dotent d’une valeur intersubjective. C’est la question que je pose ici concernant la particule d’extension sipa ki du créole mauricien, construite à l’aide du connecteur sipa. À partir d’une analyse fine des occurrences d’un corpus de six heures de conversations ordinaires recueillies en 2014, je montre comment la particule d’extension sipa ki joue un rôle dans la co-construction des rapports conversationnels. En permettant à l’énonciateur de construire son discours et de montrer son attitude face à celui-ci, sipa ki fournit non seulement des informations sur la façon dont les énoncés doivent être interprétés, mais sollicite aussi des connaissances (supposées) partagées entre les interactants pour la reconstruction du message. J’avance que les effets de sens de la particule d’extension sipa ki reposent en partie sur le sens du connecteur sipa à partir duquel elle est construite et qui présente, par ailleurs, aussi une valeur intersubjective.