L’étude que l’on voudrait présenter ici s’inscrit dans le courant des recherches diachroniques consacrées aux conjonctions. En ancien français, tous les linguistes attestent l’usage courant de deux conjonctions adversatives ains/mais. Mais en français moderne, le lien adversatif n’est assuré que par une seule conjonction adversative, à savoir : mais. Les raisons du déclin rapide de la conjonction ains ne sont pas claires et le temps de sa disparition n’est pas précis non plus. Dans le cadre de cet article, l’auteur focalise son attention sur l’analyse de l’évolution sémantique de ains à partir de l’ancien français jusqu’au XVIIe siècle, c’est-à-dire jusqu’à l’époque où cette conjonction sombre dans l’archaïsme et où l’Académie déclare : “il est vieux” (Dictionnaire de l’Académie française 1694). On propose également l’étude des emplois spécifiques syntaxiques de la conjonction en question dans différents textes littéraires. Le recours aux analyses descriptive, sémantique et fonctionnelle permet de dégager les traits spécifiques de la conjonction ains ainsi que de présenter les conditions dans lesquelles son déclin a eu lieu. On cherche aussi à apporter des éléments de réponse à la question, pourquoi la conjonction, très courante en ancien français, a disparu.