Cet article aborde des aspects de la structure générative d’un texte qui sont peu considérés par le modèle classique; parmi ceux-ci, la détermination de la ligne effective des successions dans l’arrangement sémantique, l’intégration du dispositif argumentatif et énonciatif, l’incidence de modèles culturels externes, la présence déterminante de niveaux narratifs virtuels. Je voudrais aussi souligner l’importance à accorder à l’expérience de lecture d’un roman, en relation également avec ce qui peut être considéré comme la valeur esthétique du texte.
On peut aussi montrer par cette voie comment, grâce à ce qu’on apprend par le contact avec les textes, la sémiotique peut croître, toujours en s’appuyant sur ses références fondamentales, mais en les enrichissant de plus grandes articulations et en y intégrant de nouveaux aspects. Le roman choisi pour l’analyse, Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel nous aide en ce sens : c’est un ouvrage qui, à la manière propre d’un texte littéraire et d’une expression narrative, réfléchit sur l’écriture, sur l’interaction avec le lecteur, sur les mécanismes du récit et sur la relation entre le récit d’invention, les modèles éthiques et le monde réel.