Bien des écrivains égyptiens, parmi d’autres auteurs arabes, ont recours à l’ironie lorsqu’il s’agit de critiquer les politiques mises en place par les autorités, L’énonciateur du texte sait parfaitement que ce qu’il écrit ou le discours qu’il fait tenir à l’un de ses personnages est un compliment mensonger à l’égard de la politique gouvernementale, puisqu’il entend dire ou faire dire le strict contraire. En même temps, il s’arrange pour placer ses propos et/ou ceux du personnage dans un contexte tel qu’il permet au lecteur de comprendre que le sens apparent des propos énoncés n’est pas ce que l’énonciateur ou le personnage veulent donner à entendre. Ce même contexte permet aussi au lecteur de décoder le sens secret, facile à trouver, vu que le sens apparent des propos et leur sens secret sont en relation de contrariété. Pour en faire la démonstration, je prendrai comme exemple une nouvelle publiée en 1980 par Yûsuf al-Qa‘îd dans son recueil Hikâyât al-zaman al-djarîh (« Histoires de l’époque blesse »).